Que cela soit grâce à nos lectures, le dernier journal télévisé, notre dernière séance au cinéma ou notre dernière notification ; nous sommes en permanence assaillis d’informations et donc d’histoires sur des sujets divers et variés.

*Le format du livre offre la possibilité de visualiser l’histoire par nous-même, de se l’imaginer, de réellement réfléchir l’histoire proposée voire même de la laisser de côté… avant d’y revenir à nouveau.

*#### Quel qu’en soit le genre, nous avons tous une lecture qui restera marquante, ou qui nous a fait apprécier une situation, un concept, un auteur ou encore une personne sous un jour nouveau.

Quel peut-être le pouvoir d’un livre dans nos vies ? dans notre façon de penser le monde et les personnes qui nous entourent ? Dans quel sens et combien une histoire peut-elle nous influencer ?**

Les histoires : un impact dans notre vision du monde

Dès le plus jeune âge, les histoires nous bercent et peuvent influencer notre vision du monde.
L’autrice nigérienne Chimamanda Adichie Ngozi lors d’une conférence TedX, explique combien la littérature occidentale à laquelle elle avait accès durant son enfance influençait ses processus d’écritures alors qu’elle n’était encore qu’une enfant : ses protagonistes et leurs environnements s’éloignaient radicalement de son quotidien nigérian pour se rapprocher de l’occidental de ses lectures. Un idéal qu’elle n’avait jamais réellement rencontré et qui pourtant l’influençait.

Les histoires : une influence dans notre vision de l’autre

L’Histoire et les histoires sont aussi au cœur des enjeux de pouvoirs.
Dans la sphère politique, être capable de raconter l’histoire d’un individu ou d’un groupe d’individus, et en créer une version définitive ou populaire, peut avoir deux conséquences. Cela peut autant participer à créer la cohésion de nations ou de communautés ; que participer à créer une division et ainsi créer la revendication des individualités qui n’adhéreraient pas à cette version. Décider de qui dit une histoire, l’histoire de qui, et sous quel angle est donc au cœur des enjeux de pouvoirs.
L’écrivain Rober Brasillach écrivait en ce sens la célèbre citation « l’histoire est écrite par les vainqueurs ».

L’équilibre des histoires pour faire face au « danger d’une histoire unique »

Lors de cette même conférence, l’autrice C. Adichie Ngozi alerte sur le « danger d’une histoire unique » qui réside notamment dans « le fait de représenter un peuple comme une entité unique ». Selon sa propre expérience, une histoire unique crée des stéréotypes qui empêchent d’avoir une représentation fidèle de l’expérience de la vie des humains qui y sont au cœur. L’histoire unique peut leur enlever leurs dignités, par exemple en axant uniquement et de manière systématique, leurs vies autour de la pauvreté, sans faire part de la diversité de leurs expériences de vies, ni de leurs accomplissements ou de leurs capacités. *

Déjà concerné par cette problématique, l’écrivain Chinua Achebe proposait un ‘l’équilibre des histoires’. Cet équilibre consiste à varier les points de vue sur un même sujet, d’où l’importance pour une population de s’approprier son histoire plutôt que de la laisser raconter par d’autres et de la réécrire sous des prismes différents afin de faire connaitre sa diversité. Participer à cet équilibre consiste aussi à réécrire et à lire à nouveau sur des sujets déjà traités de nombreuses fois, toujours dans l’idée d’un apport et en recherchant la déconstruction des a priori. Une histoire n’étant complète que lorsqu’elle est diverse et multiplie les points de vue.

Quels sont les ouvrages qui ont marqué votre vie ? ceux qui vous ont fait revoir votre vision d’une situation ? d’une personne ? d’un concept ?

Croyez-vous au danger d’une histoire unique ?

*Conférence de l’autrice Chimamanda Ngozi Adichie sur « Le danger d’une unique histoire » : https://www.ted.com/talks/chimamanda_adichie_the_danger_of_a_single_story/transcript?language=fr

Rébecca-May CHALONS MOURIESSE