Publier un livre : comment écrire un bon résumé ?

Le point final a enfin été apposé au bas de la dernière page de votre ouvrage qui aura été relu et corrigé avant d’être envoyé à l’éditeur. Il s’agit maintenant de le mettre en avant pour que les lecteurs soient attirés par celui-ci plus que par d’autres, alors que la concurrence est rude. Ainsi, il faudra l’accompagner d’un résumé, que l’on nomme 4^e de couverture, qui soit accrocheur dès le premier regard. Car le lecteur ne s’arrêtera dessus que quelques secondes, le temps de lire la première ligne qui pourrait alors se mouvoir en un besoin frénétique de continuer la lecture en s’appropriant le livre. Pour ce faire, nous vous donnons quelques petits conseils.

Inspirez-vous

Avant toute chose, tentez de jouer le rôle du lecteur en oubliant celui d’auteur que vous avez tenu durant toute la rédaction de votre ouvrage. Laissez celui-ci de côté quelques jours afin de vous en détacher. Demandez-vous ensuite quelles seraient les informations susceptibles d’attirer votre attention si vous deviez être à la recherche d’un roman ou autre à lire.

Aussi, pour vous aider à rédiger votre résumé, rien ne vous empêche de vous inspirer de ceux qui agrémentent les livres de vos auteurs préférés. Ils pourront certainement vous permettre d’en comprendre l’ossature.

Limitez les mots

Petit conseil, notez les mots-clés qui englobent votre récit, qu’il s’agisse des émotions qui s’en échappent, des personnages, des lieux, de l’époque ou des éléments déclencheurs. Maintenant que vous avez bien cerné l’essentiel à dévoiler, vous pouvez commencer la rédaction ; ne soyez pas trop bavard, limitez-vous à plus ou moins 200 mots, car le lecteur pourrait être tenté de reposer l’ouvrage si le résumé lui semble trop fastidieux à lire. D’ailleurs, comme a dit Philippe Bouvard : « Pour préserver l'essentiel, il faut savoir renoncer à un certain superflu. »

Apportez de l’importance aux premières lignes

Ainsi, les premières lignes doivent être percutantes pour instiller de la curiosité chez le lecteur, car ces quelques secondes de lecture devront l’inciter à aller plus loin dans son exploration. Elles devront fournir certaines indications que vous avez relevées lors de la prise de notes des mots-clés, tout en donnant le la sur le sujet abordé, qui pourra permettre au lecteur d’évaluer le genre (une satire, une histoire romantique, un roman historique, une intrigue policière, etc.). Attention, tout de même, à ne pas vous attarder sur des détails, restez concis. Les détails, le lecteur les trouvera au fur et à mesure qu’il tournera les pages de l’ouvrage dont il aura fait au préalable l’acquisition.

Prenons pour exemple un extrait du résumé de Da Vinci Code de Dan Brown : « De passage à Paris, Robert Langdon, professeur à Havard et spécialiste de symbologie, est appelé d'urgence au Louvre, en pleine nuit. Jacques Saunière, le conservateur en chef a été retrouvé assassiné au milieu de la Grande Galerie. Au côté du cadavre, la police a trouvé un message codé. (…) » Les premiers éléments présentant le personnage principal, les lieux et l’événement déclencheur de l’intrigue sont bien mis en exergue dans ces quelques phrases. De fait, le lecteur, avant même de prendre connaissance du reste de la 4^e de couverture, aura un premier aperçu qui lui permettra de savoir si oui ou non le thème l’intéresse, d’où l’importance de ces premières lignes.

En aparté, l’auteur Jean-Christophe Grangé a, quant à lui, une façon toute particulière d’éveiller la curiosité du lecteur. Une phrase ! Une simple phrase peut galvaniser l’appétence de ce dernier à en savoir plus. Le résumé du Serment des limbes s’arrêtera à cette question : « Quand on traque le diable en personne, jusqu’où faut-il aller ? » Il faut oser, mais ça fonctionne.

Le résumé est le miroir de votre récit

Il est important que vous soyez le plus fidèle possible au style d’écriture que vous avez utilisé pour la rédaction de votre ouvrage. De plus, n’exagérez pas vos propos en promettant une intrigue à couper le souffle alors qu’il n’en est rien ; pensez aux prochains livres que vous avez pour objectif d’écrire, le lecteur pourrait bien les bouder du fait d’avoir été déçu par la lecture de celui-ci.

Préférez le présent pour rédiger le résumé. L’intérêt de son usage est de permettre au lecteur de se sentir happé par le récit, être pris dans l’action : c’est ce qui est en train de se passer derrière cette couverture ?…

Soignez la fin du résumé

Ne finissez surtout pas avec une phrase sans saveur qui donne l’impression d’un point final, le lecteur pourrait se dire que l’histoire s’arrête là, sans autre intérêt.

Afin que ce dernier soit véritablement accroché et veuille définitivement prendre connaissance du contenu du livre, vous pouvez très bien percuter son subconscient en posant une question pour clore le résumé ; ou donner un objectif à votre ou vos protagonistes ; ou alors faire l’usage des points de suspension qui attiseront le désir du lecteur d’en savoir plus : que va-t-il donc se passer par la suite ?

Si l’on reprend le résumé de Da Vinci Code, celui-ci se terminera par cette phrase : « (…) En déchiffrant le code, Langdon va mettre au jour l'un des plus grands mystères de notre temps... et devenir un homme traqué. » Le fait de ne pas savoir ce qu’est ce mystère et qui peut bien en vouloir au professeur suscitera inexorablement la curiosité du lecteur définitivement harponné par ces quelques mots.

Petit rappel : ne soyez pas trop bavard, car si dans ces lignes toute l’histoire est dévoilée, le suspense brisé, vous risqueriez de lui faire passer l’envie d’aller plus en avant dans son choix.

Attention à l’orthographe

Tout comme il est primordial que le récit soit vierge de coquilles, de fautes de style ou d’orthographe, votre résumé doit en être tout autant délesté, d’autant plus qu’il est votre produit de marketing. Ces quelques phrases donneront un aperçu de l’ouvrage ; si des erreurs s’y sont glissées, le lecteur reposera le livre sans même tenter d’en connaître le contenu. Donnez à relire votre texte par votre entourage ou un professionnel, comme cela a été le cas pour votre manuscrit, et tenez bien compte des retours qui vous ont été faits. Tout conseil est bon à prendre.

En conclusion

Le résumé doit être vendeur ! C’est par lui que le lecteur va juger si votre ouvrage est digne d’intérêt ou non. Ces quelques lignes en seront irrémédiablement l’avocat. Une bonne plaidoirie claire et concise sauvera votre travail de l’indifférence. Donc, prenez bien en compte tous ces points, tous aussi importants les uns que les autres, pour atteindre votre objectif : celui de voir votre ouvrage dans les bibliothèques d’un lectorat pluriel.

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Article rédigé par Sylvie Dubois et publié le 25/01/2022