Difficile de manquer cette affaire qui a suscité la polémique dans le monde de l’édition. Le Figaro, premier quotidien généraliste français a publié, au cours du mois de janvier, un article pour le moins condescendant, au titre provocateur : « Marc Levy contre Guillaume Musso : qui est le plus nul ? ». Le papier rédigé par Nicolas Ungemuth, critique musical connu pour son intransigeance, s’attaque à deux des romanciers les plus appréciés de l’hexagone, avec pour victimes collatérales leurs lecteurs et l’ensemble de la littérature populaire.

L’effet d’une bombe

Des critiques littéraires nous en voyons passer tous les jours, et elles sont importantes pour aiguiller les lecteurs dans ce vaste choix d’ouvrages. Alors pourquoi celle-ci passe si mal au sein du monde éditorial ? Il faut dire que dès le début, le ton est lancé. « Qui est le plus nul ? », aucune chance pour Levy et Musso de s’en sortir la tête haute. Le but de cette critique n’est bien évidemment pas d’avoir un regard objectif sur les deux derniers ouvrages des auteurs, mais pour reprendre les termes utilisés par Nicolas Ungemuth « déterminer lequel est le plus consternant ». On comprend mieux pourquoi ce billet a fait l’effet d’une bombe.

La littérature populaire

Levy, Musso, on aime ou on n’aime pas ! Si ces deux auteurs connaissent aujourd’hui le succès qu’on leur connaît, ce n’est pas dû au hasard. Roman de gare, paralittérature, pourquoi condamner ce genre de littérature quand elle est aussi essentielle dans notre société ? Les critiques littéraires aiment différencier les écrits populaires de la « grande littérature ». Les textes qui sont salués par la critique plaisent justement parce qu'ils sont difficiles d'accès. Mais tout le monde ne lit pas James Joyce, la littérature populaire est elle au contraire accessible au plus grand nombre, à destination de toutes les classes sociales, elle répond à un véritable besoin dans le monde du livre.

Diversité littéraire et accès à la lecture

Chez Edilivre, nous sommes de fervents défenseurs de cette littérature « populaire ». Et pour tout vous dire, la majorité des éditeurs le sont. Le grand choix de livres sur le marché est essentiel, il en faut pour tous les goûts, mais surtout tout le monde doit pouvoir lire un ouvrage qui lui correspond. Rappelons également que la lecture est un divertissement comme un autre. Nous ne reprochons pas aux séries d'être addictives, alors pourquoi le faire avec la littérature ? Les auteurs populaires n’ont pas les mêmes objectifs, éditer ces textes nous permet de transmettre des histoires, de véhiculer des émotions, tout simplement donner goût à la lecture.

En tant qu’éditeur, nous souhaitions remettre les pendules à l’heure et nous positionner face à cette critique. Avec cet article, Nicolas Ungemuth n’aura finalement réussi qu’une seule chose : donner un gros coup de projecteurs aux derniers ouvrages de Guillaume Musso et Marc Levy, et à tous les livres plébiscités par les lecteurs.

Victoria Marchand
Communication et événementiel